PLU DE LEVENS : Vers la disparition des "terres arables"

Publié le par les perdigones

 

Un document officiel du PLU identifie les « terres arables » de Levens. Il n’en reste qu’ à l’ORTE et à la Madone, c’est à dire très peu. Pourtant il n'est pas question de les protéger, puisqu'elles sont   choisies pour être des "zones de densification urbaine".

 

         Les terres de l’Orte ne sont pas des terres banales. On l'a déjà écrit, en voilà une autre confirmation. Elles sont avec celles de La Madone les  deux seules terres de Levens répertoriées  comme « terres arables ».

         C’est ce qu’on découvre sur un document officiel ; le très sérieux pré diagnostic du PLU (Plan Local de l’Urbanisme) de la commune de Levens.

«Le plan local d’urbanisme (PLU) est un document d’urbanisme qui, à l’échelle d’une commune ou d’un groupement de communes (EPCI), établit un projet global d’urbanisme et d’aménagement et fixe en conséquence les règles générales d’utilisation du sol sur le territoire considéré. » Il fixe les orientations en matière d’urbanisme pour les 15 à 20 ans à venir

         Pour savoir ce qu’est un PLU ( voir wikipedia "Plan_local_d'Urbanisme" ET site du ministère)

 

 

SEULEMENT QUELQUES HECTARES DE TERRES ARABLES SUR UN TERITOIRE DE 3000 HA

 

         Le document qui établit le pré diagnostic du PLU de Levens n’est pas à la disposition du public. Ce qui est dommageable pour la concertation qui doit aller avec l’élaboration du PLU.

         Nous avons choisi de  montrer  les options concernant les terres fertiles appelées ici « arables ».

         Les dessins valant mieux que tout discours, nous vous proposons donc de découvrir les « terres arables »  de Levens sur la carte suivante.

  LEVENS-DIAG-p49.jpgcliquer sur l'image pour l'agrandir

 

        L'Orte, c'est un petit carré jaune en face du triangle blanc des Grands Prés, la Madone, deux autres taches jaunes. On le voit ce n’est pas immense. À peine quelques hectares sur une superficie totale de la commune de 2895 hectares.

         Voilà qui correspond bien à notre analyse, il y a peu de terres nourricières, raison de plus pour les protéger.

         Car les terres arables ne sont pas des terres tout à fait comme les autres: « Une terre arable est une terre qui peut être labourée ou cultivée (latin- arabilis : labourable). Les terres arables comprennent les terrains en jachère, les cultures maraîchères et céréalières et les prairies artificielles ». (voir wikipedia "terre_arable")

         C’est dire l’importance de ces terres pour aujourd’hui et encore plus pour demain. Les activités d’aujourd’hui ne doivent pas nuire aux futures générations, n’est-ce pas ce que l’on répète en permanence en parlant du développement durable ? 

         Une importance qui sera d’autant plus grande qu’il sera probablement indispensable à l'avenir de re-localiser une partie de nos besoins. Et ce ne sont pas les olives et les oliviers tant à l’honneur sur cette commune qui y suffiront.

 

PRÉCISEMMENT SUR CES TERRES ARABLES SONT PRÉVUES LES  URBANISATIONS FUTURES

 

         Terres à protéger ? Vous n’y pensez pas. C’est précisemment sur ces lieux qu’est prévue une partie de la future urbanisation de la commune.

         Regardez cette autre carte (document du PADD = Projet d'Amènagement et de Développement Durable) (document essentiel pour l'élaboration du PLU)  qui s’intitule pompeusement « concilier croissance et gestion économe de l’espace ». Les deux carrés rouges sont à l’Orte et à la Madone et elles signifient « zone de développement urbain ».

PADD-levens-p23.jpg

cliquer sur l'image pour l'agrandir

 

 

         Difficile de faire pire.

         Levens n’est malheureusement pas la seule commune à se comporter de la sorte. Et c’est de cette façon que les terres agricoles, les terres fertiles, les terres arables, bref celles qui sont nourricières disparaissent.

         Tous les prétextes sont bons. Mais parfois ça coûte le fauteuil au maire comme le montre cet instructif reportage de TF1

 


 

ET PENDANT CE TEMPS...LA COURSE AUX TERRES ARABLES DANS LE MONDE

 

 

         Il ne faut pas être grand expert pour comprendre que les terres arables prennent de la valeur. D’autant plus qu’il en disparaît et d’autant plus que la crise alimentaire ajoute de la valeur aux terres. Ainsi comme le signale un dossier du journal le monde « Depuis 2006, près de 20 millions d'hectares de terres arables auraient fait l'objet de négociations dans le monde, selon Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation » (voir article du journal " Le Monde")

          Et cette course est jugée préoccupante par le rapporteur des Nations Unies

(voir " la course aux terres arables devient préoccupante")

 

 

 

LE PLU DE LEVENS OU LA BANLIEU-ISATION PROGRAMMÉE

 

         Il est dommage que dans cette commune les choix ne se fassent pas en transparence. Quelques éléments tirés d’ailleurs du document de PLU le justifieraient. Levens est de la communauté urbaine Nice Côte d’Azur, la commune qui a connu la plus forte augmentation de la population ces dernières années.

LEVENS-dIAG 73

         Et cela pose de nombreux problèmes qui ne sont jamais abordés avec les habitants. Et cela va continuer: l’urbanisation à outrance et les problèmes, Levens est choisie pour devenir très rapidement la banlieue de Nice ( voir notre article "Quand les villes construisent leurs immeubles ailleurs ") 

        C’est une commune où le Plan de Prévention des Risques Inondations bien que prescrit en  2005 n’est toujours pas adopté parce qu’il pose problème. Exemple, selon le maire, il n'y avait pas d'eau à l'Orte. Aujourd'hui on attend les conclusions d'un hydrogéologue pour savoir comment se comporte l'eau capricieuse.

         La phase de pré-diagnostic du PLU établit par quelques groupes de levensois choisis, a posé problème. Bien que demandé par au moins un des groupes, la population n’a jamais été sollicitée.

         Le travail établit par le groupe 4 (Village, Environnement, Prospective foncière, Agriculture ), bien que très complet, mais abordant des sujets « très sensibles » n’a pas convenu aux autorités municipales. Voilà ce qui est écrit en Nota Bene avant le sommaire de ce document (lui aussi non public). « La contribution du groupe n° 4 - « Village –Environnement- Prospective foncière-Agriculture – a été révisée et des modifications ont été apportées sur les points ayant reçu l’accord du responsable de ce groupe. Cependant, la personne en charge du pré diagnostic et ses consultants ne s’associent pas au contenu du groupe 4 qui en a résulté. » Autrement dit on veut bien avoir votre avis s’il correspond au notre.

         Et bien entendu le groupe 4 qui avait en charge l’environnement et l’agriculture n’a jamais préconnisé l’urbanisation de l’Orte ou de la Madone. Au contraire.

         Que reste –il à la population pour connaître ce qui est prévu pour demain dans sa cité ? Pour dire ce qu’elle en pense ?

  • Quelques panneaux explicatifs visibles en salle de la mairie.
  • Un registre sur lequel marquer ses observations. Date limite le 23 décembre.

         C’est sûr que lorsqu’on sacrifie les dernières « terres arables »  de la commune, et ce n’est pas une question d’espace, car ici de l’espace il y en a, mieux vaut ne pas trop montrer les documents préparatoires.

         Il reste néanmoins au citoyen la possibilité de s’exprimer et d’aller le dire sur le fameux registre en mairie. Sinon on va vous expliquer que vous êtes d’accord avec tout. Peu importe que l’on ai tout fait pour vous mettre à l’écart.

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